Dans le sillage du t�l�phone portable et de ses �couteurs discrets arrive le visiophone au poignet, semblable � une montre bracelet. Des entreprises japonaises ont en partie r�solu le probl�me de la compression d'une image de t�l�vision pour lui permettre d'�tre transport�e par un t�l�phone cellulaire. Des images couleur comprim�es sont aujourd'hui transmises � une vitesse de 10.000 bits par seconde, avec une qualit� voisine de celle des syst�mes de vid�oconf�rence fonctionnant � 64.000 ou 128.000 bits, ce qui rend industrialisable une montre �cran visiophone interactive.

Des syst�mes m�caniques et �lectroniques (m�catroniques) permettant de stocker du son et des images -principalement des magn�tophones et des magn�toscopes sans aucune pi�ce mobile - sont en voie d'�tre r�duits � la taille d'une seule puce �lectronique . Adieu cassettes, bandes magn�tiques, moteurs et t�tes de lecture. Gr�ce � une telle miniaturisation ces appareils se rapprocheront davantage encore de nos sens.

Le magn�toscope sans cassette n'est pas plus grand qu'une carte de cr�dit. Sans moteur ni pi�ce mobile, il a �t� invent� par des chercheurs californiens. L'innovation technologique repose sur des modules enfichables en forme de minicartes capables de m�moriser sur des puces �lectroniques jusqu'� deux heures d'enregistrement vocal. Ces enregistrements sont num�ris�s et comprim�s pour occuper le moins de place possible. Ces modules de m�moires peuvent s'introduire dans les ouvertures pr�vues dans les nouveaux portables et les assistants communicateurs personnels. On peut ainsi ajouter des messages vocaux � des textes, des graphiques, ou encore transf�rer ces messages dans des bo�tes aux lettres �lectroniques.

Une autre entreprise am�ricaine a mis au point le premier magn�toscope tenant sur une seule puce. Toutes les images sont m�moris�es dans un microprocesseur et d�filent � la vitesse de 30 images par seconde sur l'�cran de l'ordinateur. Int�grable � un ordinateur, il fournit des images plein �cran avec 16 millions de couleurs, animation totale, "replay", arr�t sur image, ralenti, copie d'�cran, son synchronis� - propri�t�s r�serv�es jusqu'alors � des magn�toscopes lourds et encombrants. Avec un camescope branch� sur l'ordinateur, on peut enregistrer les s�quences de son choix et utiliser ces images avec les logiciels de traitement multim�dia des ordinateurs de la nouvelle g�n�ration.

Enfin, la t�l�vision quitte les �crans situ�s � quelques m�tres du spectateur pour venir se placer juste devant ses yeux gr�ce � des lunettes sp�ciales. Ces "TV-lunettes" utilisent une technique voisine de celles des �crans "t�te haute" (head-up displays) utilis�s dans les cockpits des avions de combat. Le haut de la monture cache un �cran � cristaux liquides de deux centim�tres. Il se refl�te dans un miroir sans tain situ� en oblique dans le champs de vision du t�l�spectateur, qui a l'impression de voir un seul �cran avec ses deux yeux.

Ces exemples montrent que les syst�mes de transmission des informations audiovisuelles en provenance des t�l�viseurs, des t�l�phones ou des ordinateurs se miniaturisent et se rapprochent du corps. On peut d�s lors envisager les prochaines �tapes de la communication entre l'homme et le cybionte. Deux voies s'ouvrent d�sormais : l'approche invasive et les interfaces non invasives.

A la premi�re appartiennent les �lectrodes, implants, ou modules enfichables introduits dans le corps, comme un pacemaker ou une proth�se auditive profonde. A la seconde, les nouveaux outils de communication de la r�alit� virtuelle : visiocasques, gants et costumes de donn�es, et bient�t biocapteurs sensoriels ... en attendant l'interface directe, sensible et �motionnelle, avec le cerveau. En ce qui concerne la voie non invasive, il convient �galement d'�voquer une g�n�ration d'�tres �tranges ayant une vie propre dans le monde virtuel. Destin�s � favoriser le dialogue avec les ordinateurs et la navigation dans les hyperespaces de l'information, ce sont les agents intelligents.