G�rant les interfaces, les agents intelligents interconnectent tous les r�seaux existant. L'homme peut ainsi s'informer et agir en temps r�el, comme les neurones du cerveau. Ce nouvel hyperr�seau neuronal plan�taire fonctionne de mani�re chaotique, fluide, et reconfigurable en permanence par suite des d�cisions en parall�le de centaines de millions d'agents humains et de robots virtuels en interaction. Il ressemble en cela au r�seau immunitaire, au syst�me hormonal et au syst�me nerveux. Ces trois r�seaux interconnect�s dans l'organisme d�terminent le comportement psycho-neuro-immunologique. De la m�me fa�on, il existe trois modes principaux de communication humaine en r�seau : descendant (mass m�dia) ; remontant (r�troaction soci�tale) ; ou transversal (communication interpersonnelle par le t�l�phone ou groupes � groupes par les communaut�s virtuelles interactives). Leur interconnexion constitue la base de la psychologie propre du cybionte et contribue � sa prise de conscience introspective.

La r�alit� virtuelle est l'interface privil�gi�e, non invasive, d'entr�e dans les cyberespaces. La RV est un "introscope", un outil d'exploration du "mental" du cybionte. Lib�r� des contraintes mat�rielles de son corps, on explore � sa guise des mondes inconnus, peupl�s de clones virtuels et de robots logiciels aux multiples fonctions -tout en �voluant dans des paysages de r�ve ... ou de cauchemar. Le don d'ubiquit�, la possibilit� de t�l�portation, de t�l�pr�sence, de clonage ou de d�doublement de la personnalit� sont r�alis�s en permanence gr�ce � l'introscope. On peut intervenir en temps partag�, participer � plusieurs interventions simultan�es en confiant la gestion de son temps � ses agents, tant�t impr�sarii, tant�t charg�s de relations publiques. Vie professionnelle et vie de loisir oscillent entre monde r�el et monde virtuel. Certains s'y perdent, nouveaux drogu�s �lectroniques, clochards des cyberespaces vivant en marge dans des hyperespaces infinis. Zombies �lectroniques errant dans les limbes �ternelles de la virtualit�. Mais d'autres y puisent une force cr�atrice issue de la mise en commun des cerveaux assist�s de syst�mes de m�morisation collective et d'organisation du temps. Gr�ce aux environnements intelligents truff�s d'informatique ubiquitaire, aux agents dociles et fid�les, ils r�ussissent l� o� les cerveaux individuels avaient �chou� : � ma�triser la complexit� de l'acte de cr�ation collective. L'homme symbiotique, en partenariat avec le cybionte, d�multiplie ses capacit�s de cr�ation.

Une �tape d�cisive est franchie : l'av�nement d'un nouvel espace de l'imaginaire et du r�ve �veill�. L'av�nement de l'introsph�re, sph�re du virtuel manipulable par l'esprit, par les sens, par les actes. Son effet amplificateur sur la capacit� d'invention de l'homme symbiotique contribue � acc�l�rer davantage l'�volution symbionomique vers de plus hauts niveaux de complexit� et de conscience collective.

Cette �tape me para�t d'une telle importance qu'il me faut la situer dans le cadre de l'�volution symbionomique.