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Parole d'experts > Au del� de l'imaginaire : la virtualit� r�elle > Page 2

Au del� de l'imaginaire : la virtualit� r�elle (2)
Par Jo�l de Rosnay
Directeur de la Prospective et de l'Evaluation
Cit� des Sciences et de l'Industrie

D�but de l'article

Les "inventions" de la vie, avant l'homme, ont r�sult� de l'interaction entre l'ADN, les organismes vivants m�tabolisant de l'�nergie et l'environnement. Dans le cadre de l'�volution biologique, chaque "id�e" doit �tre test�e en vraie grandeur sous la forme d'une esp�ce vivante mutante, dot�e de caract�ristiques nouvelles susceptibles de lui assurer un avantage comp�titif. L'environnement joue un r�le de filtre par suite du jeu de la s�lection naturelle et de l'exclusion comp�titive. En biologie, pour �liminer une mauvaise "id�e" ou une invention inutile, il faut �liminer un individu. La transmission des inventions utiles est s�quentielle et ne se produit qu'au moment du passage d'une g�n�ration � l'autre. C'est pourquoi le processus d'ensemble de l'�volution biologique est particuli�rement lent.

Dans le cadre de l'�volution intellectuelle o� une invention est l'�quivalent d'une mutation, l'�volution symbionomique est consid�rablement acc�l�r�e. L'homme peut inventer et commettre des erreurs sans devoir attendre la naissance d'une nouvelle g�n�ration pour juger des r�sultats de ses cr�ations. Gr�ce � la relation entre le monde r�el et le monde imaginaire, il peut b�tir des hypoth�ses, construire des mod�les, les tester par le raisonnement ou par la simulation -sans avoir n�cessairement � les traduire imm�diatement dans la r�alit�. On peut penser par symboles, analogies, m�taphores, utiliser un mode inductif de r�flexion. L'imagination agit comme un g�n�rateur al�atoire de vari�t�. L'ADN, enferm� dans l'organisme biologique qui assure sa survie, se trouve d�sormais ext�rioris� sous la forme de plans, de projets, d'�pures, de "bleus", de brevets, de prototypes, de guides et de m�moires �lectroniques. Les modifications, comparaisons, recombinaisons sont ainsi facilit�es. R�el et imaginaire constituent les deux faces compl�mentaires de l'invention et de l'acte de cr�ation. D'o� une prodigieuse acc�l�ration de l'�volution technico-sociale par rapport � l'�volution biologique.

Avec l'introsph�re, li�e au virtuel, et l'exploration introscopique, une sph�re suppl�mentaire se glisse entre celles du r�el et de l'imaginaire :

On peut imaginer des objets ou des syst�mes complexes, penser leur fonctionnement, les construire et v�rifier ses hypoth�ses dans l'univers d�mat�rialis� du virtuel. L'introscope devient un extraordinaire catalyseur de cr�ativit�. L'espace virtuel est, de plus, accessible � d'autres intelligences symbiotiques susceptible de trier, d'�liminer, de renforcer inventions, mod�les et constructions. Dans le brassage des id�es, le virtuel introduit une dimension suppl�mentaire, comme le fait la monnaie en �conomie. La lourdeur du troc, on l'a vu, inhibait la fluidit� des �changes. La monnaie, lubrifiant de l'�conomie, a fait exploser le temps et l'espace. La mon�tique d�mat�rialis�e fluidifie davantage transactions et �coulements des flux et permet une gestion en temps r�el de la complexit� �conomique et financi�re. De m�me le virtuel, d�sormais compl�mentaire de l'imaginaire et du r�el, fait �merger un degr� suppl�mentaire de conscience collective.

Mais un autre pas d�terminant peut �tre franchi dans la relation entre r�el, imaginaire et virtuel. Un seuil, une transition prodigieuse dans l'histoire de l'esp�ce humaine : la relation directe entre le cerveau de l'homme symbiotique et celui du cybionte par l'interface biotique.

La biotique proc�de du mariage de la biologie et de l'informatique. Des biocapteurs, des transducteurs connect�s au cerveau ou � diff�rentes parties du corps relaient en direction des ordinateurs des informations capables de d�clencher des actions. Une interface biotique entre le cerveau et le monde virtuel correspond � une nouvelle �tape dans l'�mergence d'une conscience collective. Une m�taconscience capable de survivre aux consciences individuelles qui la constituent. Avec l'interface biotique s'�tablit la v�ritable symbiose entre l'homme et les macro-organismes plan�taires dont le cybionte repr�sente un mod�le de r�flexion. Reconnaissance vocale, synth�se de la parole, reconnaissance de l'�criture manuscrite, de l'expression du visage ou des geste sont des �tapes interm�diaires vers l'interface ultime du cerveau humain et de celui du cybionte. L'hyperr�seau neuronal global fonctionnera et pensera � partir d'une nouvelle forme d'organisation de la mati�re : un cerveau plan�taire hybride, biologique et biotique.

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