Comme chacun sait, Internet a �t� cr�� par les militaires am�ricains, au coeur de la guerre froide, afin de mettre en place un syst�me de transmission s�curis� capable de r�sister m�me � une �ventuelle attaque nucl�aire. Ainsi, si pour une raison quelconque un maillon du r�seau tombe en panne ou est d�truit, les messages pourront toujours �tre transmis en empruntant un chemin diff�rent via les milliers de r�seaux informatiques existants. Internet est en effet un r�seau constitu� par des milliers, voire des millions de sous-r�seaux interconnect�s. C'est pour cette raison qu'il est �galement appel� le "r�seau des r�seaux". Aucun ennemi ni aucune attaque ne pourront le d�truire.

Le r�seau des islamistes s'est organis� autour de ce principe. M�me si on arrivait � identifier et arr�ter Ben Laden, le probl�me ne serait pas r�solu pour autant. Il existe des centaines de mouvements de ce type avec des milliers de personnes imm�diatement pr�tes � donner leur vie pour lutter contre des injustices qui leur semblent flagrantes. C'est le principe de tout r�seau d�structur� sans r�elle unit� centrale : �liminer un ou plusieurs maillons n'entrave en rien le fonctionnement du r�seau qui continue � fonctionner normalement.

La "strat�gie r�seau" qui a �t� choisie est tr�s efficace car elle exploite les forces des m�dias et d'Internet. L'esprit d'�mulation "en cascade" est la seule chose que recherchent r�ellement les islamistes. La diffusion en mondovision des propos de Ben Laden et du porte-parole d'Al-Qaeda incitant le peuple musulman � commettre des attentats contre les int�r�ts am�ricains avait �t� minutieusement planifi�e. Mais le pire est que le relais risque d'�tre pris par Internet, deuxi�me �tape de la tactique en r�seau de Ben Laden.

On trouve sur la "toile" de plus en plus de sites mettant en oeuvre des strat�gies de haine et de destruction. Ils ne sont pas tous le fait d'islamistes. Des " occidentaux ", soi-disant civilis�s, sont parfois aussi dangereux. A titre d'exemple, sous la banni�re des "hackers contre le terrorisme", un groupe de pirates se serait attaqu� � plusieurs sites web du Moyen-Orient dont la banque Al-Shamal Islamic Bank du Soudan, peut-�tre li�e aux r�seaux de financement de Ben Laden. Le m�me groupuscule vient de lancer un centre d'entra�nement virtuel ("the electronic equivalent to terrorist training camps").

Pour cette raison, le combat qui doit �tre men� sur Internet n'est probablement pas un combat de "cyberflics" � l'aff�t de messages cach�s au sein de millions de donn�es stock�es par les fournisseurs d'acc�s. A force de vouloir chercher des signaux faibles, on ne se rend plus compte que le vrai danger r�side dans ces nombreux sites web ou forums de discussion qui incitent (d'un c�t� comme de l'autre) � la haine et � la riposte aveugle. M�me un enfant de 10 ans peut trouver, en utilisant un simple moteur de recherche comme Google, des informations sur la fabrication d'une bombe artisanale ou sur la mani�re de d�velopper une arme chimique...!