Les vendeurs d'intelligence artificielle promettent des lendemains qui chantent alors qu'aujoud'hui, les systèmes de deeplearning mettent des mois pour apprendre à reconnaître un chat sur une image. Jean-Claude Heudin, directeur de l'Institut de l'Internet et du Multimedia et chercheur en intelligence artificielle depuis la fin des années 1980, présente une vision critique du potentiel de l'intelligence artificielle.
Les frontières entre les films de science fiction, la réalité technologique d'aujourd'hui et les futures possibles, devenant de plus en plus floues dans l'esprit du grand public, une idée s'est répandue entre 2012 et 2016: une intelligence artificielle va émerger, sera infiniment supérieure à l'être humain, s’émanciper et n'aura plus besoin de l'être humain. Cette vidéo d'un véritable expert de l'intelligence artificielle remet les choses à leur place.
Intégrés dans l'économie, petit à petit de façon désorganisée à l'initiative de disrupteurs ou de façon plus planifiée par de grandes entreprises, automates, systèmes apprenants, agents d'analyse et assistants ont donc le potentiel pour faire évoluer de façon significative le système productif et enfin générer les gains de productivité que l'on attend depuis trente années de la révolution digitale et qui n'arrivent pas. Car c'est peut-être le principal enjeu qui se cache derrière l'intelligence artificielle : faire suffisament progresser la productivité pour ouvrir un nouveau cycle de croissance à une époque où les économistes discertent sur la possibilité d'une stagnation séculaire.
Dès aujourd'hui, de nombreuses sociétés qui n'emploient pas les bataillons d'experts du deep learning de Google, peuvent développer ce type d'applications inspirées de l'intelligence artificielle, permettant d'augmenter la valeur de leur service ou d'optimiser des process, des actions de développement ou des variables de gestion.